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![]() L'Epée sanglante |
Son père avait raison, il était fait pour être artisant. Et c'est pourquoi il était devenu forgeron. Mais comme il en avait assez des contraintes et des lois laxistes qui l'empêchaient de punir les mauvais payeurs, il avait emménagé à Melandis. Au début, comme beaucoup, il avait trouvé cette vie assez dure. Sa forge était pillée trois fois par jour par les orcs, et lui-même collectionnait les cicactrices. Mais au fil du temps, il avait trouvé des petits trucs qui lui rendaient la vie tout à fait supportable. Il s'était longuement entrainé à l'épée, et les orcs venaient moins souvent. Et il avait appris à distinguer les honnêtes acheteurs (mais y a-t-il seulement un individu honnête à Melandis, à part au cimetierre) des voleurs à l'étallage, et il arrivait maintenant à les embrocher avant même qu'ils ne commetent leurs méfaits. Et puis il s'était fait un ami dans la garde impériale. Moyennant des informations sur les acheteurs d'armes aux allures non-melandiennes (et surtout helmiques), le garde elfe passait régulièrement près de sa forge et le débarrassait à coup de sorts des "importunts qui troublaient le chaos". A tel point que lorsque la rue se vidait, le forgeron devait sortir sa liste de traîtres pour la fournir à son "nouvel ami". Il savait pertinement que cette "amitié" n'était qu'une facade, et que dès que l'elfe n'aurait plus besoin de lui, il risquait fortement de rejoindre le cimetierre, si jamais quelqu'un avait l'idée saugrenue de l'enterrer (chose finalement assez rare dans Melandis). Mais le propriétaire de "L'Epée Sanglante" jouissait d'une popularité assez rare dans la ville, notamment grâce à ses armes de qualité, et il inspirait la confiance. Ce qui poussait nombre d'espions à se confier à lui. Le forgeron le savait, tout comme l'elfe, ce qui garantissait la relative sécurité de la forge. La concurence qui règnait entre les deux forges de la ville vient de prendre fin. En effet, L'Epée Sanglante, forge pourtant très réputée pour ses armes de qualité et pour avoir un lien non officiel avec la garde impériale, a subit un incendie d'origine inconnue, mais apparement magique, puisque même les métaux de forge ont prit feu. Le propriétaire, son apprenti et sa famille ont été retrouvés dépecés et éparpillés dans le bâtiment en flammes, mais aucun enquêteur indépendant ne se risque à une quelconque hypothèse. Le propriétaire de la forge concurente, Alex le forgeron, a déclaré : "Et bien je me baladais tranquillement dans la rue où se trouvait la forge de mon ancien collègue , j'étais avec quelques amis de la guilde d'ass... de la vente et du nettoyage des bottes en cuir. Dès que nous aperçumes le feu , nous avons tout de suite accouru vers la forge mais il était malheureusement trop tard ,le pauvre bougre avait dejà une épée plantée à travers le crâne . Et en essayant de le relever je me suis tâché de son sang. Je pense aujourd'hui au grand ami que j'ai perdu et il me regrette beaucoup, oh que oui il me manque." Un grimace de tristesse apparaît sur le visage du forgeron, "Mais il a montré sa faiblesse en mourrant et Talos n'apprécie pas du tout cela, il n'a donc malgré tout mérité que cela, son sort en fut ainsi." Une leçon de solidarité pour nous tous. (extrait du LUTIN CAFTEUR N°4) |